On sait aujourd’hui qu’une bonne culture de sécurité réduit les accidents et améliore les performances de l’équipe. La notion de culture de sécurité reprend les idées de valeurs partagées, d’attitudes et de comportements positifs.
L’engagement des managers est souvent moins évident à réaliser, d’autant que leur perception du climat de sécurité est rarement alignée avec la perception des professionnels de terrain. Dès lors, l’idée de ‘tours dans les services’ ou ‘walkrounds’ effectués par les directeurs fait sens, car elle doit permettre d’aligner mieux les points de vues. Les walkrounds ont été introduits dans le réseau Kayser Permanente au début des années 2000, en les calquant sur des visites de risques utilisées dans l’industrie, puis officiellement recommandés par le NHS en Angleterre et par l’AHRQ aux USA dès le milieu des années 2000.
Pouvez-vous prendre soin de vos patients aussi bien que vous le voulez? Si non, pourquoi ? Où sont les obstacles ?
Quelle est la capacité de l'unité de travailler en équipe ?
Que pourriez-vous faire en routine pour améliorer encore la sécurité ?
Que peut faire la direction qui puisse être utile pour la sécurité ?
Avez-vous des évènements, des incidents ou accidents en mémoire ?
Si vous signalez une erreur, êtes-vous préoccupé pour les conséquences personnelles de signalement? Savez-vous ce qui se passe avec les patients qui signalent des anomalies ?
Quelle place accordez-vous au patient pour vous aider en matière de sécurité ?
Qu’est ce qui rendrait les walkrounds plus efficaces ?
43 articles ont été publiés à ce jour.
33 des 43 articles rapportent des résultats positifs, évolution de l’attitude des managers, changements concrets dans les organisations, confiance redonnée dans le management aux personnels de terrain, écoute, etc.
Les manques d’équipements, les défauts d’infrastructures, et les problèmes criants d’organisation sont ceux les plus habituellement résolus.
Le suivi des promesses et décisions faites dans les walkrounds est essentiel pour leur succès.
Il semble que les walkrounds puissent aussi être positifs quand ils sont réalisés par des managers intermédiaires (autres que le directeur ou l’équipe de direction), mais il y a peu de littérature encore acquise sur cette forme particulière.
Au bilan l’efficacité est réelle mais les auteurs soulignent que les gains ne sont obtenus que si la méthode est employée avec précaution et sérieux de la part des managers. Dès qu’elle devient un audit pour sanctionner ou un prétexte à une décision au profit de la direction, elle perd tout intérêt et devient même contrefactuelle.